Ready Player One, une aventure qui plonge le lecteur dans la peau de Wade, un jeune geek qui passe ses journées lui-même plongé dans la peau de Perzival, son avatar virtuel. Suivez sa quête de chasseur d’Oeuf dans l’OASIS…
Trailer
Sorti il y a tout juste un mois, ce trailer a défrayé la chronique Geek.
Il faut dire que le trailer de Ready Player One envoie du lourd et puise, comme le livre dont il tire l’essence, une myriade de références dans l’univers Pop des années 70 à aujourd’hui. C’est simple en moins de 2min30, ce n’est pas moins d’une centaine de références aux univers de Dungeons & Dragons, des jeux vidéo, des séries et films des années 80, des musiques rétro, etc.
De quoi remplir un paquet entier de Madeleines de Proust pour les vieux geeks comme nous, et un verre entier de pur jus concentré de références pour les plus jeunes.
Ce qui dommage c’est Hollywood se soit permis comme d’habitude de prendre d’énormes libertés en rajoutant des scènes sorties de nul part (comme cette course de bolides) ou des interactions imaginaires entre les personnages normalement tous isolés. Mais pourquoiiIIIiii ?! :;(
Pour une fois qu’on avait une histoire qui n’était pas mainstream !
Edit 20/04/18 : Mes craintes étaient fondées. Quelle déception ! Mon avis sur le film Ready Player One.
Alors qu’en est-il du scénario original, à savoir le livre ?
Le Livre de Ernest Cline
Ce film qui sortira en fin mars 2018 est inspiré du livre intitulé simplement Player One.
Devenu culte dès sa parution en 2011, ce livre est construit à la manière d’un Harry Potter aux pays des Geeks nostalgiques.
Pour ma part, ne voulant pas être déçu par un énième film de SF bâclé et/ou trop marketé, j’ai voulu lire ce best-seller papier avant de voir les images prémâchées par Spielberg (même s’il faut avouer qu’elles donnent envie).
Ainsi, comme vous pouvez vous en doutez, ce livre tire son nom directement du monde des jeux vidéo, où avant chaque partie un joueur doit sélectionner un nombre de joueur prenant part à l’aventure, choisir son avatar dans le jeu.
Concrètement l’histoire se lit comme un récit autobiographique dans lequel Wade, 17 ans, raconte sa vie de joueur tiraillé entre un monde réel dévasté et un univers virtuel onirique appelé l’OASIS. En 2045, la majeure partie de l’humanité est connectée, via une visière (un sorte de casque VR) et une paire de gants haptiques, à ce monde ouvert où chacun peut vivre et être ce qui lui chante.
Seulement quand le fondateur de l’OASIS, James Halliday meurt sans héritier, ce dernier organise une formidable chasse au trésor (la recherche de l’easter egg ultime) aux confins des différents univers de l’OASIS : celui qui découvrira les trois clefs qui mènent à l’oeuf de Pâques caché par James dans l’OASIS remportera sa fortune (estimée à 250 milliards de dollars).
Multinationales véreuses et geeks (limite Otaku) s’affrontent alors dans une quête trépidante, dont l’avenir de l’OASIS est le véritable enjeu. Wade, alias Perzival, deviendra le plus grand chassoeuf que l’OASIS ait connu. Que le plus geek et le plus malin l’emporte !
Dans ce livre, l’auteur confronte 2 mondes que tout oppose : le monde réel, glauque et décadent, où la violence et la solitude règnent; et celui de l’OASIS, intelligent et protéiforme, où la soif de connaissance et d’aventure attendent celui qui veut bien s’y adonner, même si certaines limites dictées par les conditions du joueur dans le monde réel le ralentissent et réfrénent ses ardeurs à la manière des jeux Free To Play actuels.
L’histoire est simpliste mais fait mouche, on a envie de trouver l’easter egg d’Halliday même si les nombreuses inspirations de l’auteur se ressentent parfois lourdement.
Le texte fourmille de références ou d’illustrations au point d’en faire presque trop, mais c’est le travers attendu pour ce type d’ouvrage. Travers qu’on retrouve d’ailleurs dans la bande annonce présentée au début de l’article. Ceci dit, c’est justement ce trait de personnalité qui caractérise un geek : une personne mue par une myriade de domaines d’inspirations.
Attention, en lisant Player One, il ne faut pas s’attendre à un texte rhétorique ou une interrogation philosophique sur « qu’est ce que le virtuel ? ». On est ici dans un pur moment d’aventure et d’évasion littéraire, à la manière d’une partie de World Of Warcraft. Ni plus, ni moins. Ce livre est une récréation pour geeks.
Seule ombre au tableau, E. Cline mélange tellement les univers qu’il en devient parfois presque irrespectueux (comme le passage sur la De Lorean de Retour Vers le Futur tunée par Perzival) mais l’OASIS est un monde virtuel qui n’a pas de limites et accepte toutes les fantaisies de ses joueurs, alors pourquoi pas…
Conclusion sur le livre Player One
Personnellement j’ai lu ce livre dans le métro et j’avoue y avoir pris un réel plaisir. Si vous avez aimé la simplicité et l’univers d’Harry Potter, vous aimerez Player One. Il est possible que la petite pilule nostalgeek y soit pour beaucoup, mais même si E. Cline emprunte beaucoup d’idées ici et là dans les différents univers Geeks, il sait les distiller intelligemment afin de créer un univers qui lui est propre pour nous offrir une histoire crédible et envoûtante, au point de se surprendre parfois à rêver de fermer le livre pour se connecter à l’OASIS.
Ready Player One ?