Après des mois d’attente, partagé entre l’excitation de découvrir un accessoire gaming d’un nouveau genre (ça n’arrive pas tous les 4 matins !), et l’appréhension d’une vraie déception après tant de teasing sur cette petite révolution, ça y est, on y est : le Playstation VR (PS VR) est arrivé chez GamerStuff, le jour de sa date de sortie finalement, l’agence de la marque n’ayant jugé utile d’accepter de nous en fournir un avant.
Les présentations de Sony de ces derniers mois s’étant intensifiées autour du VR, l’impatience était à son comble quand est enfin arrivé le précieux colis (et je vous passe le harcèlement moral d’un collègue de travail dont le VR est l’unique sujet de conversation, environ 8 heures par jour, et ce depuis 2 mois, hein Juju ?).
Ce casque VR étant le premier de cette catégorie à être testé, sa note ne sera peut être pas très parlante pour le moment, mais comme pour les autres tests, nous réajusterons celle-ci quand nous aurons pu le comparer à d’autres modèles.
Et maintenant qu’il est branché à la PS4, faisons donc le point ensemble.
Caractéristiques techniques du Playstation VR
Voici les principales caractéristiques de la bête :
Casque Playstation VR
- Écran : OLED
- Taille de l’écran : 5,7 pouces
- Résolution : 1920 x RGB x 1080 (960 x RGB x 1080 par oeil)
- Taux de rafraichissement : 120 Hz, 90 Hz
- Champ de vision : environ 100 degrés
- Microphone : intégré
- Capteurs : accéléromètre, gyroscope
- Connexion : HDMI, USB
- Dimensions : environ 187 × 185 × 277 mm (arceau avec la longueur la plus courte)
- Poids : 610 g (hors câbles)
Processeur
- Dimensions : 143 × 36 × 143 mm
- Poids : 365 g
- Fonctions : traitement audio 3D, écran social (mode miroir, mode séparé), mode cinéma
Présentation
Ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de faire la présentation d’un accessoire qui n’existait tout simplement pas avant. Mais qu’est donc que le Playstation VR ?
Le Playstation VR est un casque (masque ?) embarquant un écran qui permettra au joueur une immersion complète dans les jeux et les films compatibles. Une fois sur la tête, une « membrane » en caoutchouc qui viendra au contact du visage permettra de complètement obstruer le champ de vision périphérique et ainsi de ne plus voir que l’écran. Celui-ci étant à quelques centimètres des yeux, cela pose un problème : l’œil humain ne peut faire la mise au point sur quelque chose d’aussi proche. Voilà pourquoi on retrouve entre les yeux et l’écran deux lentilles qui permettront aux yeux de voir l’écran aussi net que lorsque vous regardez une TV, en vue dite « stéréoscopique ».
La description est un peu « brute de fonderie », mais ce qui va faire la force de cet accessoire, ce sont les médias qui vont être développés spécifiquement pour. Qui n’a jamais rêvé de se retrouver directement projeté au milieu d’un film ou d’un jeu vidéo, et d’être « entouré » des décors en tournant la tête à 360° ?
Les capteurs embarqués sur le casque, gyroscope et accéléromètre, ainsi que son fonctionnement en parallèle avec la Playstation Camera qui détectera les LED bleues disséminées à plusieurs endroits du Playstation VR permettront de détecter vos mouvements de tête et de faire défiler les décors sur l’écran en fonction de ceux-ci.
Si la présence de la Playstation Camera (ancienne ou nouvelle version) est indispensable au fonctionnement du PS VR, il est à noter que d’autres accessoires peuvent venir le compléter. Ainsi, la sortie du Playstation VR s’accompagne du grand retour du Playstation Move. Cet accessoire créé par Sony et qui cherchait à rivaliser avec les manettes Wii pour des party games peu nombreux n’a finalement rencontré un succès que très modeste.
Mais le Playstation VR veut lui redonner vie, et semble bien parti pour réussir. Le PS Move se composait à sa sortie en 2010 (et oui, le temps passe !) d’une manette de navigation, servant pour les déplacements dans les jeux, et d’une manette de détection de mouvements servant elle comme une sorte de souris ou de pointeur pour viser, déplacer, dessiner etc … Le Playstation VR fait l’impasse sur la première manette et pourra donc être utilisé avec 2 manettes identiques de détections de mouvements. Ainsi, la PS Camera détectera les manettes dans vos 2 mains, et selon les jeux, vous pourrez ainsi matérialiser vos mains et ce qu’elles tiennent (objets, armes, …) directement dans votre jeu via le Playstation VR.
Déballage du Playstation VR
Forcément, vu son contenu volumineux, le carton contenant le Playstation VR et ses accessoires ne passe pas inaperçu : même le carton de la console elle-même doit être environ 2 fois plus petit.
Pour le reste aucune surprise, on est bien face à un accessoire officiel Sony Playstation : entièrement blanc et bleu, plutôt épuré, les quelques décorations bleues reprenant le thème par défaut de la PS4, un visuel simple du casque Playstation VR seul repose sur la face avant. Cette apparence extérieure est en fait une « jaquette » s’ouvrant sur un second carton blanc qui va contenir tous les précieux accessoires. Et en l’ouvrant, on est un peu perdu si on n’était pas au courant avant : « Mais qu’est-ce que c’est ce foutoir ? » ^^
Pour ceux qui pensaient innocemment sortir le Playstation VR de son carton, le brancher sur votre PS4 et commencer à jouer, c’est raté. Vous trouverez dans le carton tout ce qui vous sera nécessaire pour le connecter.
On retrouve dans le désordre bien entendu le casque lui-même prolongé de son câble double et de sa télécommande embarquée, un câble HDMI pour le signal vidéo, un câble USB pour la gestion de la partie microphone, un adaptateur secteur qui va venir alimenter le processeur du VR, sorte de « mini-console de jeu » qui va venir gérer tous les signaux nécessaires au Playstation VR, un câble double de connexion au VR reliant le casque au processeur, une paire d’écouteurs intra-auriculaires avec des embouts de différentes tailles et enfin un mode d’emploi (quasiment format A3 là où un petit fascicule de 5 pages aurait suffi : Sony a une dent contre la forêt amazonienne ou quoi ?).
Pour rappel, la Playstation Camera indispensable au fonctionnement du Playstation VR n’est pas fournie : il vous faudra donc vous la procurer en parallèle si vous ne l’avez pas déjà pour pouvoir jouer.
Une fois ce joli bazar déballé, l’immense mode d’emploi va vous indiquer pas à pas comment relier l’ensemble des câbles à votre PS4 : en environ 10 min, vous aurez ainsi pu tout brancher et calibrer votre Playstation VR sur la PS4.
Vous voilà prêt à jouer !
Craintes autour du Playstation VR
Ça y est, enfin ! Depuis le temps qu’on nous faisait miroiter la magie du VR chez soi, posé tranquillement dans son salon, c’est maintenant une réalité !
Mais du coup … une petite appréhension ?
Malgré l’essai concluant fait quelques jours avant lors de notre invitation à l’essai en avant-première de Moto Racer 4 au Playstation VR Tour, j’avoue que c’est plein d’interrogations et de méfiance que j’attendais ce moment : pouvoir enfin tester à fond le Playstation VR et ses possibilités chez moi en prenant mon temps.
Mes principales craintes concernaient surtout les points suivants :
- La résolution de l’écran intégré et le fameux « effet de grille » que certains décrivent à cause des pixels trop visibles.
- La réactivité de l’écran : les mouvements de tête, de manette seront-ils correctement et instantanément retranscrits dans les jeux sans latence ?
- Le confort du casque : devant être porté sur la tête et devant les yeux lors de sessions de jeu plus ou moins longues, il est évident que le confort est un point essentiel, au moins autant que pour n’importe quel casque audio.
- Le « son 3D » mis en avant par la marque. Vous savez que chez GamerStuff on aime les casques, les Surround y compris, et inutile de vous dire qu’on attend Sony sur ce créneau quand il nous annonce un son au qualificatif de « 3D », pas très parlant pour nous. L’immersion dans le monde qu’offre le VR nécessite un son en adéquation avec l’image, donc vigilance !
- Le « motion-sickness », terme découvert en traînant sur le net : la gêne, pouvant aller jusqu’à un certain malaise se plaçant quelque part entre le mal de mer, le mal des transports et le vertige, que beaucoup de joueurs décrivent après avoir joué aux casques VR quels qu’ils soient.
- L’utilité de l’accessoire pour les contenus, films ou jeux, n’étant pas spécifiquement dédiés à son utilisation. Autrement dit, le Playstation VR présentera-t-il le moindre intérêt en dehors de son utilisation pour les jeux 100% VR ?
C’est donc avec ces questions en tête que j’ai abordé le test.
Premières heures de jeu et ressenti
C’est équipé du disque contenant les différentes démos de jeux ainsi, de celles glanées sur le PS Store et de Until Dawn : Rush of Blood que je me suis essayé à ce nouvel accessoire.
La première étape est donc la mise en place du Playstation VR sur la tête.
Le bloc avant embarquant l’écran peut s’avancer et se reculer en pressant un bouton situé dessous. Pour mettre le casque, il faut donc l’avancer ce bloc avant au plus loin des yeux, presser et maintenir un bouton placé à l’arrière du casque permettant de libérer l’arceau, et venir enfiler le tout sur la tête. L’arceau extensible en plastique semi-rigide faisant office de « tour de tête » s’ajuste alors à votre tête via un effet ressort. Une fois le casque bien en place, une molette à l’arrière permet de resserrer le tout bien en place pour ne plus pouvoir bouger.
L’ensemble du casque donne une vraie sensation de qualité de fabrication : les plastiques ne font pas cheap, tout s’ajuste parfaitement, les câbles sont solides, et on a vraiment l’impression que Sony a fabriqué son VR de manière à le faire tenir sur la longueur.
La première chose qui surprend agréablement avec le Playstation VR est la sensation de confort dès qu’on le met sur la tête : malgré ses 610g auxquels s’ajoute le poids du câble qu’on oublie très rapidement, il faut l’avouer : on est bien ! La large partie en appui sur le front et les tempes est recouverte d’une épaisse mousse souple recouverte d’un revêtement plastique souple très confortable. Cette même matière se retrouve sur la partie arrière du tour de tête qui viendra caler parfaitement votre tête. Le choix de la matière est bien étudiée : ce revêtement plastique sera peut être un peu plus chaud qu’un habillage style velours, mais il faut être bien conscient qu’avec le casque VR sur la tête, vous aurez (un peu) chaud. Donc même si c’est la goutte au front que vous terminez une partie déchainée, un coup d’éponge et le VR sera comme neuf. S’il avait été fait avec un matériau perméable, inutile de vous dire qu’au bout de quelques dizaines d’heures de jeu, le casque aurait fait un peu la gueule, et quelqu’un passant derrière vous n’aurait pas vraiment envie de l’essayer … De même avec la membrane en caoutchouc venant au contact du visage, celle-ci est amovible pour être nettoyée facilement. Elle épouse parfaitement la forme du visage et seules les deux « ailettes » venant épouser la forme du nez peuvent laisser passer un peu de lumière extérieure. Ça reste néanmoins anecdotique.
Premier bilan positif et qui se confirmera même après plusieurs heures de jeux : le Playstation VR est TRÈS confortable ! Aucune douleur, aucune gêne, rien, juste la légère sensation de chaud inévitable due au fait d’avoir quelque chose de volumineux sur la tête. Une vraie réussite sur la conception.
Une fois en place sur votre tête donc, le menu de la PS4 met à disposition des accès rapides afin d’aider à régler correctement votre Playstation VR : luminosité, calibrage avec la PS Camera, réglage de l’écart inter pupillaire, taille de l’écran (que nous détaillerons plus loin) et « centrage » du casque. En effet, vous vous en rendrez vite compte, à chaque fois que vous enlèverez et remettrez le casque sur la tête, il faudra passer par cette étape, certes rapide mais répétitive, qui consiste via un écran noir affichant du texte en blanc à bien centrer le casque face à vos yeux, de manière à ne plus voir de texte flou. Ça prend 20 secondes montre en main, mais c’est l’étape obligatoire pour profiter du jeu à 100%, sous peine d’avoir un bord (haut, bas, gauche ou droite) flou.
La télécommande filaire qui est solidaire du câble partant du Playstation VR remplit 2 fonctions :
- Elle permet grâce à ses boutons de régler le casque à l’aide de 4 boutons : ON/OFF, mute du micro et réglage + / – du volume du casque
- Elle sert de prise jack pour venir brancher dessus soit les écouteurs fournis, soit n’importe quel casque équipé d’une prise jack.
C’est donc par ce moyen que vous récupèrerez le son 3D géré par le processeur du VR. Si le côté pratique de se brancher directement à portée de main sur la télécommande est appréciable, cela veut également dire qu’il faudra peut être modifier, au moins quand vous utilisez le Playstation VR, votre installation audio. Finis les Mixamps et autres boitiers audio ou bien les casques sans fil : c’est le processeur du VR qui gère le son, donc si vous voulez le son 3D du VR, il faut passer par lui.

Oui, forcément, on ne respire pas l’intelligence vu comme ça …
Vous voilà donc avec le Playstation VR sur la tête et normalement vous devriez être dans le menu de la PS4. La première fois, le réglage par défaut de la taille d’écran sera sur « moyen », et pour ceux qui n’ont jamais eu un VR sur la tête, c’est déjà une sensation inédite : la claque ! On a l’impression de regarder l’accueil de sa console depuis une salle cinéma ! Le réglage de cette taille d’écran interviendra pour la navigation dans les menus de la console et de la plupart des jeux, pour l’affichage des jeux « non VR », et pour regarder des films bien entendu. Les jeux VR ne prendront bien sûr pas en compte la taille d’écran, le principe du VR étant que l’écran … et bien il n’y en a virtuellement pas puisqu’il est tout autour de vous.
Le choix d’une de ces 3 tailles d’écrans aura un résultat différent :
- Le petit écran est le plus lisible, celui où l’aliasing sera le moins visible. C’est aussi celui où l’écran fait vraiment « petit » (le bien nommé !). C’est le seul mode où l’écran restera centrer face à vos yeux et quels que soient vos mouvements de tête : un peu comme si votre écran était scotché à votre tête devant vos yeux.
- L’écran moyen est, je pense, le compromis le plus confortable : vous avez l’impression comme je le disais plus haut de vous retrouver dans une salle de cinéma avec un écran occupant environ 90% de votre champ de vision, plutôt impressionnant. La grande différence avec le précédent est que maintenant l’écran garde une position fixe. Ainsi, votre « écran de cinema » sera bien face à vous, et quand vous bougez la tête dans tous les sens, il reste à sa place : tournez la tête à gauche, il disparait vers la droite, montez la tête, il disparait en bas, … Comme « en vrai ».
- Le grand écran pousse le principe du précédent un peu plus loin, l’écran virtuel dépassant largement de votre champ de vision, comme si vous étiez au premier rang du cinéma et que vous deviez balayer la tête de gauche à droite pour voir les bords de l’écran. Donc clairement, 100% de votre champ de vision se perd dans l’écran et vous vous sentez vraiment « dedans ». Contrepartie : c’est dans ce mode que les pixels sont les plus voyants et que l’image vous semblera la moins nette. Forcément, ça aurait été trop beau.
Le processeur du Playstation VR va jouer le rôle à la fois de « management » de câbles pour centraliser tous les signaux, de carte vidéo sortant l’image du casue mais aussi d’émulateur pour envoyer au casque le fameux son 3D qui vous permettra de positionner précisément les sons autour de vous une fois le casque sur la tête.
Le Playstation VR et son processeur offrent plusieurs modes d’affichage.
On retrouve en premier lieu « l’écran social ». Lors du câblage, vous aurez en effet pu brancher le Playstation VR à votre PS4, mais aussi votre moniteur ou TV habituelle. Ainsi, les personnes autour de vous qui n’auront pas le VR sur la tête seront en mesure de voir ce que vous voyez dans le casque. Ce mode miroir est le mode le plus courant pour les jeux en VR, et on retrouve également le mode séparé que certains jeux proposent et qui permettront de jouer à plusieurs en local : le joueur avec le casque VR aura sa propre image et le ou les autres suivront leur image sur l’écran secondaire,
Le deuxième mode d’affichage est le « mode cinéma ». Là c’est moins original, il consistera à afficher sur ce second moniteur la même image en 2D que dans le Playstation VR. Ce mode, utilisé entre autres pour les films, permettra néanmoins de jouer à n’importe quel jeu du catalogue PS4 avec le VR. Dans cette configuration le joueur verra l’écran avec l’image qui sera de la taille sélectionnée parmi les 3 abordées ci-dessus.
Parlons un peu maintenant de cet « effet de grille » tant redouté.
C’était le sujet sur lequel je gardais le plus de réserve car j’avais pu en juger en essayant les modèles concurrents qui m’avaient déçu sur ce point, et il s’avère que c’est sans réelle surprise que j’ai été de nouveau déçu par le rendu visuel global du Playstation VR.
ATTENTION toutefois, laissez-moi m’expliquer jusqu’au bout.
Le point qui me met un peu en colère, ce sont les trailers que l’on voit partout pour les jeux VR qui sortent, diffusés sur des beaux écrans Full HD ou 4K et qui présentent des jeux magnifiques, immersifs et développés spécifiquement pour le Playstation VR. Ce qu’ils se gardent bien de dire et dont on se doutait bien, c’est que le rendu dans le casque sera bien loin de ce que l’on voit sur ces écrans déportés.
L’effet de grille sera vraiment marqué, et les images paraîtront pixelisées, phénomène d’autant plus perceptible quand l’image est fixe et qu’on s’attarde sur les détails. Quoi qu’on en dise, 1920 x 1080 pixels, ça fait très, très juste partagé en deux à 3 centimètres des yeux, et le rendu global du Playstation VR ne pourra pas être qualifié de « beau ».
MAIS … il y a un mais !
Malgré cette résolution insuffisante pour avoir une image belle et lisse, telle qu’on la connait sur les moniteurs et TV actuels, il faut bien avouer une chose : l’alchimie semble pourtant fonctionner. L’effet de grille rebute un peu quand on enfile le casque sur la tête, mais dès que le jeu se lance, ou que la vidéo commence, cet effet de grille s’estompe et laisse place à une immersion comme vous ne l’avez jamais connue avant et vous êtes vraiment transporté dans un monde aux graphismes certes un peu justes, mais terriblement crédible !
Les jeux et médias compatibles VR semblent tous très prometteurs et même si leur thème et leur qualité intrinsèque diffèrent, il faut avouer que tous autant qu’ils sont ont le mérite de véritablement transporter le joueur dans leur univers. Et c’est justement que nous attendons du Playstation VR, et d’un casque de réalité virtuelle en général : nous faire voyager dans un autre monde, nous faire perdre nos repères de tous les jours et nous projeter dans quelque chose où nous avons l’impression de réellement être.
Selon ce que vous ferez avec votre casque, la « profondeur » et la qualité de l’immersion varieront, forcément, donc voici un petit tour de table de ce que vous pourrez tester avec votre nouvel accessoire.
Les jeux 100 % VR
Inutile de vous dire que c’est avec ces jeux que l’expérience sera la meilleure.
Entièrement développés autour du Playstation VR, le plaisir de jeu et l’immersion seront complets. Où que vous regardiez autour de vous, vous êtes « dans le décor du jeu » et non plus chez vous sur votre fauteuil.
C’est d’ailleurs pour certains jeux où il y a beaucoup de mouvements verticaux (les sauts à moto dans Moto Racer, les envols de robots dans Rigs, les montagnes russes dans Until Dawn : Rush of Blood, et j’en passe) où l’on fera connaissance avec le « motion sickness », syndrome tout nouveau face auquel tous les joueurs ne seront pas égaux.
Je pense que l’explication physique est plutôt simple : à l’image d’un mal des transports ou un mal de mer, ce «mal » est, je pense, dû à un décalage entre ce que vos yeux voient et ce que votre corps ressent. Quand tout votre champ de vision, où que vous tourniez la tête, vous indique que vous êtes en train de faire du yoyo dans les airs mais que votre corps sent bien que vous êtes confortablement assis dans votre fauteuil, cela crée un malaise. Pour ma part, ce « motion sickness » se traduit par une petite sensation de déséquilibre (même si je suis pourtant bien assis), mais certains ressentiront apparemment jusqu’à des nausées si les scènes mouvementées se prolongent. Pas de recette miracle je pense face à ça : il faut faire une pause, enlever le casque et « revenir dans son fauteuil ». Je pense malgré tout que ceux qui voudront persévérer finiront par s’habituer à cette sensation.
Mis à part ce désagrément, ça n’est que du bonheur, et même si tous les jeux ne seront pas aussi beaux graphiquement, l’expérience de jeu prendra le dessus sur le reste.
Pour parler rapidement des jeux qui m’ont vraiment marqué :
- Until Dawn : Rush of Blood. Sorte de montagnes russes mixés avec un train fantôme et un film d’horreur venant du monde du jeu Until Dawn, le jeu est vraiment effrayant. Avec votre manette ou les PS Move (vivement conseillés pour ce jeu !), vous vous verrez tenir des armes à pleines mains et vous pourrez shooter les ennemis qui vous attaquent tout autour de vous, en alternant phases de descentes vertigineuses et phases d’angoisse. Super !
- Eve Valkyrie : à mes yeux le jeu le plus beau graphiquement. Le jeu vous propulse aux commandes d’un vaisseau spatial pour des dogfights dans l’espace dignes de Star Wars. On a l’impression d’y être, et c’est jouissif.
- Drive Club VR. Le jeu de course revu à la sauce VR. Les fans de conduite sportive devraient y trouver leur compte. Même si sur ce jeu les limites graphiques se font sentir, la conduite reste vraiment plaisante, et on a vraiment l’impression d’être assis dans ces bolides hors de prix, à vérifier les rétroviseurs en faisant des têtes à queue à 200m/h.
- Rigs : jeu de sport mécanisé futuriste, Rigs vous propulse aux commandes d’une sorte de mecha sur un terrain de « sport » ou la progression sera aussi bien à l’horizontale qu’à la verticale. Le robot rushe, saute, plane, tire, et fait office de « ballon », devant franchir une porte pour pouvoir marquer un « but ». Energique, rapide, et réussi graphiquement, c’est pour moi un des meilleurs jeux du Playstation VR.
- KITCHEN !!!! Je reviens sur Kitchen qui n’est pas un jeu mais une démo du futur Resident Evil 7, et c’est en étant tout à fait sérieux que je vous mets en garde sur ce jeu, ou ce « genre de jeux », vu qu’il est surement le précurseur d’une longue série. Un seul mot pour résumer la sensation qu’il inspire : terreur ! La démo se fait en seulement 3 min, mais je crois que cette expérience restera gravée dans ma mémoire. Je pense vraiment que ces jeux d’horreur en VR vont provoquer des crises cardiaques aux plus fragiles ou traumatiser des gens un peu sensibles. On ne regarde plus un film/jeu d’horreur, on le vit ! Et cela crée un vrai malaise, car se voir assis sur une chaise, voir ses bras et ses jambes en baissant la tête, et se faire torturer par un « monstre » en vue à la première personne, ça fait bizarre. Une expérience marquante à ne pas mettre entre toutes les mains. Je ne suis même pas sûr que j’aurai le courage de faire le jeu de bout en bout à sa sortie, et il fait presque passer Outlast 2 pour une promenade de santé.
Voilà un petit échantillon de jeux disponibles donc, et j’en passe de nombreux autres qui méritent tout autant d’être connus, le but de ce test n’étant pas de tous les lister.
Quoi qu’il en soit, soyez rassurés : vous avez largement de quoi faire dès la sortie du Playstation VR.
Les jeux classiques non-VR
L’utilisation du Playstation VR pour les jeux classiques était selon le moi LE critère qui ferait que cet accessoire touchera tous les joueurs ou non.
Et c’est là pour moi qu’on perdra les « pro gamers » qui ne pourront jamais (du moins pas à ce jour) se passer de leur écran habituel en le remplaçant par le VR.
Comme expliqué plus haut, pour les jeux non-VR, vous vous retrouverez à choisir la taille d’écran que vous souhaitez, et vous aurez donc l’impression de jouer à votre jeu favori sur un écran de cinéma. Sur le papier cela a du charme, mais malheureusement la résolution se montre clairement insuffisante pour prendre complètement plaisir au jeu. C’est pixelisé, « aliasé », clairement insuffisant pour avoir une image précise.
Et c’est dommage ! Car sur Battlefield et quelques jeux de combat/guerre essayés, le fait d’avoir un écran qui prend tout le champ de vision est très immersif, et même si on est pas dans un jeu VR avec une vision à 360°, on se sent vraiment plus « dans le jeu » qu’avec un écran normal. C’est sympa quand on court dans les décors, même si c’est un peu moche, mais dès qu’on a besoin de précision, en visant un ennemi par exemple, c’est là que tout se termine : on se retrouve à viser un opposant représenté par « un tas de pixels » (j’exagère un peu mais c’est l’idée) et ça devient injouable.
Des jeux demandant moins de précisions s’y prêteront peut être un peu mieux (je pense aux jeux de courses éventuellement), mais ça restera quand même pas très beau. Autant le Playstation VR gagne son pari avec les jeux VR, autant pour les autres il est encore trop tôt.
Peut être dans un an ou deux aurons-nous un Playstation VR n°2 avec un écran 4K intégré (mais si, mais si, laissons-nous aller à rêver ! 🙂 ), et alors là, je serai le premier à l’acheter et à dire au revoir à mon moniteur de jeu, car le VR pourra me servir pour tous les jeux, VR ou non. Ça viendra, j’en suis certain, mais il est aujourd’hui encore trop tôt.
Les films
« Tu as dit plus haut qu’on a l’impression d’avoir un écran de cinéma devant les yeux, du coup, ça doit être génial pour mater des films non ??? »
Et bien pour les films, nous allons retrouver un peu le même symptôme que pour les jeux non-VR. Mais ce sera moins pénalisant, donc à voir si l’effet de grille sera acceptable pour vous.
Étant donné que c’est la résolution de l’écran qui limite la qualité d’affichage, la qualité sera identique avec un DVD ou un BluRay, c’est-à-dire que vous aurez la qualité … d’un DivX d’il y a quelques années. En gros pas de HD, pas une image super nette, mais qui reste quand même regardable.
Pour marquer le coup, je m’étais dit que je regarderais des scènes de films qui m’ont plu : je me suis donc regardé la scène (anthologique !!! <3 ) du braquage de banque dans Heat en DVD, et la scène d’invasion des « Zékés » en Israël dans World War Z en BluRay.

Playstation VR + film … ? Ah non, pas là 😉
Ces scènes ont beau me plaire, et j’ai beau les regarder sur un « écran de cinéma virtuel » directement dans mon salon, ça reste fatigant pour les yeux, et je ne suis pas sûr de tenir les 2 heures du film sans un mal de tête à l’arrivée.
Tant pis, il faut vraiment que ce Playstation VR n°2 sorte vite 😉
Et le son dans tout ça ?
Vous le savez, chez GamerStuff, on aime les casques audio ! Et quand on sait que pour bénéficier du son 3D du Playstation VR, il faut se brancher directement dessus, on peut se demander quelle est la qualité de la spatialisation qui va être restituée, et si la qualité audio sera au rendez-vous.
Rassurez-vous, Sony a travaillé sa copie, et le son n’est clairement pas en reste sur le VR : c’est vraiment extra d’entendre un son fixe dans un jeu, et de se rendre compte qu’en tournant la tête dans tous les sens, vos oreilles détectent bien ce son comme immobile. C’est parfaitement géré, et surtout de manière instantanée : digne des meilleurs boîtiers et traitements de signal sur ce point.
Je ne sais pas si des FPS VR verront le jour, mais il y a fort à parier que le Playstation VR saura restituer le positionnement des sons au mieux et vous immerger dans le son comme il le fait avec l’image.
Au niveau du rendu audio également, le Playstation VR semble tenir la route : j’ai essayé plusieurs casques aux rendus et à la qualité variable, et tous ont gardé leur identité propre, chose rassurante surtout quand on a un casque de qualité que l’ont veut exploiter à la hauteur de ses performances. Rien à redire sur ce point pour moi, ce n’est pas la mort dans l’âme que j’ai retiré la prise casque de mon Mixamp pour la mettre sur le VR.
Un petit coup de gueule histoire de dire que je ne dis pas « amen » à tout ce que propose le VR : les écouteurs intra-auriculaires fournis avec le VR sont clairement à mes yeux une plaisanterie. La longueur de fil minuscule peut à la rigueur se comprendre, la télécommande du Playstation VR tombant à peu près à la hauteur de la poitrine, il n’y a donc pas besoin de beaucoup de fil. Mais qu’est-ce qu’il fait cheap !!! Pas du tout ergonomique, de forme vraiment pas facile à manipuler, fait de plastiques quelconques, et par-dessus tout, un rendu vraiment standard digne d’un kit piéton lambda. Les embouts en caoutchouc de différentes tailles permettent de choisir celle la plus adaptée, mais ça ne reste clairement pas un accessoire intéressant et confortable. A oublier très rapidement : faites plaisir à vos oreilles et payez vous des écouteurs corrects, on en trouve à 20-25€ des beaucoup mieux si vous n’avez pas de casque.
Dernière observation, cette fois non plus directement visant le Playstation VR mais toutes les marques d’accessoires gaming commençant à proposer des « casques audio spécial VR ».
Ça n’engage que moi, mais je dis tout de suite : « Halte à l’arnaque ! »

Cerné par les casques !
J’ai essayé 5 casques bien différents, du petit supra-aural Plantronics à mon énorme Fidelio X2 en passant par l’imposant Game Zero, même constat à chaque fois : n’importe quel casque passe sans le moindre problème, et l’écart entre le bloc avant et vos oreilles, ainsi que celui entre l’arceau et vos oreilles toujours, vous permet confortablement de placer n’importe quel casque. Donc ne prévoyez pas de suite l’achat d’un nouveau casque et essayez avant.
Si nos lecteurs nous font des retours indiquant le contraire, nous ferons un article indiquant les éventuels modèles de casques non compatibles.
Conclusion sur le Playstation VR
Dur de donner une note à un accessoire qui est premier d’une nouvelle famille : pas de point de comparaison, pas de repères, pas d’expérience dessus.
Vous l’aurez compris en parcourant ce long test, même si le VR présente une vraie faiblesse sur le rendu graphique, il sait nous faire regarder au-delà de ça. Il offre une immersion, une façon d’aborder les jeux jamais connue jusqu’alors, et pour moi, c’est vraiment une expérience inédite qui doit être essayée à tout âge et quels que soient vos goûts en matière de jeu. Si ces impressions concernent principalement les jeux VR, l’expérience reste je pense intéressante tous médias confondus.
Vendu 399€ soit le prix de la PS4 à sa sortie, le Playstation VR ne sera pas à la portée de tous c’est certain. La note est très salée car au casque, il faudra ajouter au minimum la PS4 et la PS Cam, ainsi que des PS Move pour ceux qui le souhaitent. La solution complète pour les nouveaux acquéreurs avoisinera donc les 800-850€ avec 1 ou 2 jeux, c’est loin d’être négligeable. Le Playstation VR seul n’en reste pas moins le casque VR le moins cher à ce jour (je ne parle bien sûr pas des « cardboards » et autres imitations low cost à utiliser avec votre smartphone) et avec un rapport qualité-prix vraiment excellent au vu de la concurrence…
Comme toute chose donc, cette expérience virtuelle a un prix : Sony a sorti un matériel abouti et facilement utilisable par tous, et nul doute qu’il rencontrera un vrai succès et ira conquérir un nouveau public.
J’attends maintenant de pied ferme une « version 2 » de ce Playstation VR qui offrira une résolution au top et permettra de palier sa principale faiblesse et offrir aux joueurs « l’expérience de jeu parfaite » (soyons fous !).
Les plus :
- Immersion totale inédite
- Confort du casque
- Son 3D au rendu réussi
- Catalogue de jeu varié dès la sortie
Les moins :
- Résolution de l’écran trop limitée pour profiter de tous les loisirs VR confortablement
- Prix élevé hors console et hors accessoires
Liens utiles
- Page officielle du Playstation VR
- FAQ Playstation VR (en anglais)
Très bonne rédaction Sierra 🙂
J’attends le test des amplis Sennheiser 😉
Salut, et merci.
Par contre les amplis Sennheiser ne sont pas dans notre liste des prochains tests prévus. C’est habituellement moi qui écrit les tests sur ces boitiers et je ne joue pas sur PC, donc pour un boitier 100% PC, je n’aurai peut être pas le meilleur point de vue. Désolé, peut être prochainement.
Mon casque turtle beach px5 compatible psvr merci